Historique des séances récentes

9 décembre 2023

 


 Informations numériques géolocalisées et pratiques touristiques  

Séance coordonnée par Françoise LUCCHINI, maître de conférences HDR en géographie, Université Rouen Normandie – UMR CNRS IDEES et par Bernard ELISSALDE, Professeur émérite Université Rouen Normandie – UMR CNRS IDEES

 

Cette journée est consacrée aux possibilités offertes par les données numériques géolocalisées dans les études touristiques, pour évaluer leur capacité à apporter une information d’une plus grande précision spatiale et temporelle, et tester leur potentialité d’analyse en matière de comportements touristiques et de stratégies des acteurs.

Pour le tourisme, comme pour d’autres secteurs d’activités, le tournant digital des sociétés contemporaines   et l’essor des bases de données produites par les objets connectés ont apporté un matériau de recherche d’une précision spatiotemporelle inédite. L’accroissement des volumes des données issus d’objets ou de dispositifs connectés et le développement d’outils numériques (sites Internet, entrepôts de données, tableaux de bord, applications web, cartographies connectées, story maps…) sont désormais considérés comme un potentiel d’informations à mobiliser en complément des approches classiques du tourisme.

A cette compréhension augmentée des territorialisations touristiques (touristicité officielle) les outils numériques ajoutent également une touristicité potentielle par l’estimation des intentions de visite ou de la notoriété des sites et lieux de visite, et par l’e-réputation avec les avis et commentaires postés sur les plateformes Google Trend, Tripadvisor ou sur les réseaux sociaux Twitter, Instagram, Facebook…

Plusieurs questionnements seront ouverts à l’occasion de cette journée. Comment croiser des données hétérogènes afin d’obtenir une vision globale des comportements touristiques sur un territoire ? Le raccourcissement de la diffusion de l’information permet-il d’identifier des fluctuations dans les comportements touristiques et de détecter de nouvelles tendances touristiques ? Comment les avis et commentaires postés participent-ils à la notoriété et aux variations de notoriété des sites touristiques ? Avec l’e-réputation d’un territoire a-t-on affaire à une reproduction des décalages classiques entre intention et fréquentation, entre imaginaires et pratiques réelles ?

Cette journée d’études proposera, sans exclusive, d’ouvrir des échanges autour des réflexions sur les apports et les limites des données numériques géolocalisées pour l’analyse du tourisme, et leur contribution à la mise en place d’une intelligence territoriale au service du développement touristique.


PROGRAMME – Séance du 9 décembre 2023

 

9h45 : Accueil de des participants par Edith Fagnoni, présidente de l’AGF

-Introduction à la thématique de la journée Informations Numériques géolocalisées et pratiques touristiques par Françoise Lucchini

10h00 Sylvain Genevois (université de La Réunion)

titre :Apports et limites des données de téléphonie mobile pour appréhender les pratiques et les dynamiques touristiques.

Résumé :

Par leur précision spatio-temporelle inédite, les données numériques changent assez fondamentalement la manière d’appréhender les territoires de mobilité touristique. La mobilisation de données mobiles passives n’est cependant pas sans poser un certain nombre de questions concernant leur utilisation à des fins d’analyse géographique. Parmi les problèmes rencontrés figurent notamment le degré d’ouverture des données (souvent agrégées avant publication), leur niveau de réutilisabilité et de compatibilité avec d’autres jeux de données, leur univers de signification et leur possible mise en débat à partir de leurs représentations graphiques et/ou cartographiques (de la simple data- ou géo-visualisation à des traitements SIG plus complexes). Ces questions pratiques et théoriques seront abordées à travers l’exemple du tourisme en Espagne et des données massives et évolutives de téléphonie mobile mises à disposition par l’Instituto Nacional de Estadística (INE)

10h30 :Mélanie Mondo (EIREST, U. Paris 1 Panthéon Sorbonne) – Sébastien Jacquot (EIREST, U. Paris 1 Panthéon Sorbonne)  – Gael Chareyron (De Vinci Research Center, ESILV) – Nicolas Travers (De Vinci Research Center, ESILV)

titre : La métropolisation touristique au prisme des traces numériques : la métropole européenne de Lille entre enquêtes et observatoire

résumé :

Présentation de la façon dont les traces numériques (TripAdvisor, Instagram, Booking, AirBnB) révèlent un degré de métropolisation touristique, à partir du cas de la Métropole Européenne de Lille.   Nous les abordons selon trois perspectives. Tout d’abord, nous considérons la métropolisation en termes de rayonnement, nous amenant à comparer la MEL à plusieurs métropoles touristiques françaises du point de vue de leur visibilité sur les plateformes touristiques (Flickr, Tripadvisor, Hotel.com, Booking), et donc à réfléchir aux périmètres pertinents d’une comparaison (commune-centre, centre dense, agglomération, EPCI). Ensuite, nous étudions la diffusion touristique dans l’espace métropolitain lillois, à partir des lieux les plus photographiés et commentés, et de l’exploitation des données issues du city pass. Enfin, les commentaires laissés sur différents lieux renseignent sur l’expérience touristique de la métropole.

11h00 : Mélanie MONDO,  EIREST (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) , Luc VACHER,UMR LIENSs (La Rochelle Université/CNRS), Didier VYE,  UMR LIENSs (La Rochelle Université/CNRS)

Titre : Du banal à l’extra-ordinaire : les pratiques touristiques vues par les traces numériques

Résumé

La recherche d’une expérience touristique (Freitas Coelho & al., 2010 ; Decroly, 2015) se distingue par le souhait de vivre des moments extra-ordinaires dans un environnement autre que celui des lieux de l’ordinaire (Knafou et Stock, 2003). Les enquêtes classiquement menées auprès des visiteurs se font généralement l’écho de ces moments forts et des « hauts lieux » (Debarbieux, 2003) de l’expérience touristique. Cependant, il est également intéressant d’identifier la pratique de lieux « hors des sentiers battus » (Gravari-Barbas et Delaplace 2015) et d’interroger la place qu’occupent les moments de pause, d’improvisation ou de détours. Le développement de méthodologies de recueil de traces numériques (ex :  traces GPS, publications sur un réseau social) offre la promesse techno-scientifique (Joly, 2010) d’une identification des moments et des lieux ayant une place plus discrète dans le récit, car considérés comme plus banals.  

Dans cette présentation nous nous appuyons sur deux études de cas menées dans le cadre du projet DA3T[1]. Premièrement, nous analysons, à travers le cas de Biarritz,  les traces récupérées sur le réseau social numérique Instagram que nous confrontons à des observations de terrain. Deuxièmement, à partir du cas de La Rochelle,   nous étudions des traces GPS, récoltées grâce à une application ad hoc, puis enrichies grâce à une série d’entretiens semi-directifs auprès des visiteurs utilisant la carte de leurs traces numériques comme support d’élicitation.

11h30 : Victor Piganiol, Université Bordeaux Montaigne

titre :  Airbnb ou le partage ambivalent : ouverture des possibilités d’hébergement vs fermeture des données.

L’étude de la répartition de l’offre Airbnb sur un territoire, qu’elle que soit l’échelle retenue, nous apparaît pertinente. À Bordeaux, une analyse spatiale de la distribution des annonces nous permet d’aborder d’une manière différente et quelque peu distanciée, l’accueil de touristes. Même si la géographie dessinée par Airbnb se superpose aux réalités territoriales déjà présentes (centralités historiques et/ou touristiques par exemple) et obéit aux logiques spatiales de l’offre hôtelière.  Cependant plusieurs limites majeures émergent. Il n’existe pas de données officielles mises à disposition par l’entreprise, qui pratique une politique opaque de non-partage et s’inscrit dans le mouvement croissant de closed data. Les enjeux économiques et stratégiques dits « supérieurs » empêcheraient la mise en commun des informations. La recherche de données pour quantifier le phénomène Airbnb nécessite alors de multiplier les sources desdites données extérieures à la multinationale. L’étude d’Airbnb, parce que la multinationale s’appuie sur des micro-territorialités et des jeux d’acteurs préexistants à son arrivée, nécessite la mise en place d’enquêtes de terrain auprès des touristes-utilisateurs et des hôtes-utilisateurs et ce, afin de croiser données numériques et pratiques physiques pour s’approcher le plus possible d’une regard objectif et mesuré sur la situation observée.

12h00-14h00: pause déjeuner

14h00 : Ugo PARMENT, Ugeosphère, Françoise LUCCHINI, Université Rouen Normandie – UMR CNRS IDEES

Titre : Identifier un effet croisière par la téléphonie mobile

On explore dans ce travail les nouveaux périmètres spatiotemporels des données de téléphonie mobile fournies par l’opérateur Orange, et la capacité de ces données à identifier une population de visiteurs étrangers en escale en Normandie et enfin à  révéler à la fois leurs destinations préférentielles et leurs mouvements depuis le port du Havre lors de leur escale en Normandie. 

 L’étude des déplacements de ces visiteurs étrangers en escale au Havre s’appuie ainsi sur le graphe de leurs mobilités au cours du temps. La présence et la diffusion dans le territoire de ces visiteurs étrangers se visualise de manière dynamique à l’aide d’applications interactives et d’un entrepôt de données touristiques avec tableau de bord. L’étude menée démontre qu’à l’aide de découpages spatiotemporels sur un jeu de données de téléphonie mobile, il est possible de cibler une population de croisiéristes et d’observer leurs destinations préférentielles (la zone littorale, les points urbanisés du territoire et la vallée de Seine.). Il reste ensuite à croiser ces observations avec d’autres sources complémentaires (statistiques officielles Ministère du Tourisme, Offices du tourisme, INSEE, billetteries, plateformes google trend, réseaux sociaux…) pour améliorer la connaissance du tourisme et des comportements touristiques.

 

 

14h30 : Julien Baudry (université du Havre, LITIS)

Titre : L’Intelligence  Artificielle, moteur de changement dans les relations entre Tourisme
et Données Numériques

L’industrie du tourisme est en constante évolution, façonnée par les avancées technologiques et la disponibilité croissante de données numériques. Parmi ces avancées, l’intelligence artificielle (IA) se révèle être un puissant levier d’innovation, transformant fondamentalement la manière dont nous planifions, vivons et profitons de nos voyages.  Cette présentation à pour objectif de montrer comment l’IA est devenue un élément incontournable du secteur du tourisme, ouvrant de nouvelles
perspectives  pour les voyageurs, les entreprises et les  destinations touristiques.

15h00 : Boris Mericskay, (université de Rennes, UMR ESO)

Appréhender les pratiques touristiques par les traces (géo)numériques : enjeux méthodologiques et techniques des « nouvelles données »

Résumé :

A l’heure du numérique, la multitude de traces (géo)numériques produites par les individus et les objets connectés offre de multiples perspectives pour saisir et donner à voir des pratiques touristiques avec une granularité et des échelles spatio-temporelles difficilement accessibles avec d’autres méthodes.  En théorie, toutes ces « nouvelles données » constituent des marqueurs intéressants à explorer et à mobiliser pour appréhender autrement et objectiver des pratiques au centre d’importants enjeux pour les territoires. Toutefois dans la pratique, l’utilisation de ces ressources informationnelles peut être limitée voir décevante pour les décideurs qui ont tendance à avoir de grandes attentes dans leur capacité à révéler de manière précise et fiable ce qui se passe ou se passera sur leurs territoires.   

Cette communication propose une lecture critique et nuancée des potentialités du big data pour interpréter les  pratiques touristiques. En s’appuyant sur une analyse fine du paysage et des pratiques du monde opérationnel, elle a comme objectif de présenter le caractère protéiforme des traces (géo)numériques et d’expliciter les grands enjeux techniques et méthodologiques sous-jacents à leur utilisation.

 

15h30 : Davide Ceccato Université de Lausanne

 Statistique du tourisme et le numérique. La Smart Control Room et les yeux numériques de Venise

 

 Les innovations dans le domaine des TIC et la prolifération de l’utilisation des téléphones mobiles, des smartphones et des PC ont permis, entre autres, l’exploitation de nouvelles sources de données, ou de traces, pour l’analyse statistique du tourisme. Venise est l’une des villes les plus touristiques du monde, l’industrie du tourisme est considérée comme un secteur économique clé mais les effets négatifs d’une présence touristique excessive sont aujourd’hui évidents1. Afin d’atténuer les externalités négatives causées par le tourisme, une planification stratégique a été mise en place2, qui a conduit à la création progressive d’un ‘data assemblage’ sous la forme d’une Smart Control Room vers laquelle convergent la plupart des données numériques produites dans la ville. Les données de positionnement mobile, les capteurs de comptage de personnes, les caméras de surveillance et les capteurs de trafic semblent fournir une image détaillée et suffisamment complète pour la gestion des flux touristiques dans le centre historique de la ville.

Une enquête de terrain par entretiens, appuyée sur un cadre théorique associant Critical Data Studies et réflexions sur la datafication du tourisme a été menée pour saisir les problèmes techniques, politiques et sociaux que ce processus pose. Sont interrogés et analysés les acteurs impliqués dans l’observation des flux touristiques (TIC, municipalités, activistes locaux), les nouveaux objets statistiques créés par l’infrastructure numérique, les pratiques et les conditions dans lesquelles ils sont produits, utilisés et communiqués. Ce travail vise à offrir une approche critique des questions posées par la ‘révolution des données numériques’ dans l’analyse du phénomène touristique. Cette proposition est réalisée dans le cadre du projet Overtourism ? Les villes comptent3.

16h00 : Valérian Geffroy

Du mouvement des cartes SIM aux pratiques touristiques : une analyse de Flux Vision Tourisme comme procédure de quantification

Mesurer des flux touristiques à partir de mouvements de cartes SIM ne va pas de soi. Cela implique un certain nombre de procédés techniques et statistiques complexes (triangulation, extrapolation, validation…), mais aussi un travail de définition de catégories d’interprétation des données qui implique une réflexion sur le concept même de mobilité touristique. Ce travail, l’opérateur de téléphonie mobile Orange l’a notamment réalisé en partenariat avec les organisations territoriales du tourisme françaises.

                Cette communication propose d’analyser l’élaboration de Flux Vision Tourisme comme une procédure de quantification, au sens de la sociologie de la quantification.  On insistera donc sur le processus collaboratif de définition du tourisme à partir des MPD, sur le dialogue entre connaissance technique des données quantitatives et connaissance qualitative des pratiques touristiques. On montrera aussi bien la valeur du produit pour le secteur du tourisme que ses faiblesses, en en pointant les biais et les imprécisions, et en le replaçant au sein du paysage actuel de données quantitatives sur les pratiques touristiques. La communication s’appuiera sur un ensemble de documents méthodologiques produits dans le cadre du partenariat entre Orange Business Services et ADN Tourisme, ainsi que sur une campagne d’entretiens portant sur le système français de quantification du tourisme, réalisée dans le cadre du projet  « Overtourism ? Les villes comptent » .

16h30: Conclusions de la journée : Bernard Elissalde (Université de Rouen, UMR IDEES)

 

16h45 fin des travaux

[1] « Dispositifs d’Analyse des Traces numériques pour la valorisation des Territoires Touristiques ». Projet interdisciplinaire réunissant géographes et informaticiens et financé par la Région Nouvelle-Aquitaine (2018-2023).

14 octobre 2023

 

Paysages industriels en transition :

adaptations, héritages, banalisations

 

 

Séance coordonnée par:

Simon EDELBLUTTE,

Professeur, Université de Lorraine (site de Nancy), Laboratoire LOTERR

et

Edith FAGNONI,

Professeure, Sorbonne Université, Laboratoire Médiations – Sciences des lieux, sciences des liens


En géographie, les activités économiques ont longtemps été principalement étudiées par des approches quantitatives, tant les données, notamment en matière de production, de nombre d’employés, etc. y sont abondantes. Néanmoins ces activités – de l’agriculture au tourisme en passant par l’industrie, la culture, le commerce, l’enseignement, les services en général – construisent des territoires fonctionnels et génèrent des paysages spécifiques qui vont bien au-delà de la simple empreinte du bâtiment abritant l’activité.

Si les paysages de l’agriculture ont bien été au centre des premières géographies à la charnière des XIXe et XXsiècles, les autres activités économiques et, a fortiori, l’industrie alors en pleine croissance, n’ont que peu généré d’études de ce genre. Il a fallu attendre le dernier quart du XXe siècle, avec le développement des géographies sociale et culturelle, des travaux sur les identités, les représentations et perceptions, mais aussi en lien avec le déclin de l’industrie fordiste, pour que, par le biais des héritages et du patrimoine, le paysage industriel commence à intéresser les géographes, les autres disciplines et le grand public. En témoigne l’inscription, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de paysage culturel vivant de l’industrie et de la mine des paysages de la vallée de la Derwent (2001) ou de ceux la sidérurgie et de la mine à Blaenavon (2000) au Royaume-Uni, ou encore de celui du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (2012) en France.

 

Cette journée de l’Association de Géographes Français apparaît comme une opportunité de contribuer à actualiser un objet d’étude fondamental en géographie : le paysage. En mettant le paysage industriel au cœur de la réflexion, trois grands axes émanent de cette construction :

– la fabrique « continue » des paysages industriels, entre originalité et banalisation

– les représentations et perceptions des paysages industriels

– la transition, l’adaptation voire la patrimonialisation des paysages industriels hérités.

 

L’axe 1 permettra de se demander ce qui constitue un paysage industriel, quelles en sont les composantes, pourquoi et comment se forme ce type de paysage, qu’il est impératif de ne pas résumer à des héritages ? En effet, l’industrie fonctionne encore, elle génère toujours des paysages. De plus, la réindustrialisation est une priorité de nombreux gouvernements européens, et la France annonce désormais une réindustrialisation attendue et espérée. Ces « nouveaux » paysages sont certes bien moins spécifiques qu’au temps du « paternalisme » de l’industrie, mais ils existent, marquent les paysages, jusqu’à parfois être spectaculaires (hangar fonctionnaliste géant d’Airbus à Toulouse ; usines design au Danemark ; nouvelles villes-usines chinoises …).

L’axe 2 renvoie à la question de la représentation et de la perception de ces paysages. Phares de la modernité au XIXe siècle (ils sont présents sur les cartes postales et les tableaux, et le paysage industriel occupe progressivement une place dans l’histoire de l’art), et ils apparaissent comme des « verrues » avec la désindustrialisation synonyme de friches, de paysages répulsifs, de non-territoires à la fin du XXe siècle, avant, une fois la phase de deuil passée, de devenir des héritages éventuellement patrimonialisables avec le développement d’une certaine culture industrielle (musique, films, romans, etc.).

L’axe 3 abordera la question des évolutions de ces paysages, entre une adaptation des éléments industriels hérités, reconvertis ou actuels, au sein de paysages urbains ou périurbains de plus en plus génériques et leur patrimonialisation possible, à l’instar d’autres paysages emblématiques (le vignoble champenois par exemple). Cette mise en patrimoine des paysages industriels, déjà effective dans certains cas à l’UNESCO, pose cependant de nombreuses difficultés. En effet, si elle est essentielle au renforcement, voire au développement d’une identité locale forte et génératrice d’attachement au territoire, elle s’effectue sur des territoires vivants où les populations résident et travaillent, dans des usines encore actives et dans d’autres activités qui marquent et font évoluer les paysages. Cet axe permettra de constater que les sélections et les formes de mise en valeur et protection des paysages industriels hérités y sont donc très complexes.

28 janvier 2023 Conférence Paul Claval

Dialogue avec Paul CLAVAL autour de l’approche culturelle
en géographie

Le cours « La construction de l’approche culturelle depuis l’École française de géographie » dispensé par Paul CLAVAL sera suivi d’une présentation et discussion de son ouvrage: « Itinéraires et Rencontres. La découverte de l’altérité », Paris, Sérendip’éditions (2022).

Affiche Paul CLAVAL 28 janv 2023