Les Paris des Jeux ! Géographie olympique et sportive.
– Hommage à Jean-Pierre Augustin –
09h30 – 12h30 / 14h – 17h15
Institut de Géographie
191 rue Saint-Jacques – 75005 Paris (Petit amphithéâtre)
André SUCHET, Maître de Conférences-HDR, Université de Bordeaux, UR 7437 LACES
Christophe GIBOUT, Professeur, Université du Littoral – Côte d’Opale, ULR 4477 TVES
Olivier BESSY, Professeur émérite, Université de Pau et des Pays de l’Adour, UMR-CNRS TREE
Participation gratuite, dans la limite des places disponibles.
Toutefois, pour participer aux travaux de l’AGF, il est impératif de s’inscrire à l’adresse suivante : assogeoagf@gmail.com
Les Jeux Olympiques sont à la fois un théâtre géopolitique,une scène médiatique et une célébration du sport moderne, c’est-à-dire au plan géographique une traduction visible de la mondialisation (Augustin, 2007) et de la « mise en limite de l’activité physique » (Gay, 1997).
Du 26 juillet au 11 août 2024, la France va organiser pour la troisième fois – après 1900 et 1924- les Jeux Olympiques d’été dans le cadre d’un système olympique moderne dont elle est à l’origine sous l’impulsion d’un acteur dont l’oeuvre et l’itinéraire ont été maintes fois étudiés, le baron Pierre de Coubertin (MacAloon, 1981 ; Young, 1996). Plusieurs études ont également montré l’implication particulière des responsables sportifs ou politiques français dans le développement des Jeux Olympiques d’hiver, des Jeux Paralympiques ou d’autres évènements dont le projet des Jeux Olympiques de Printemps, le Festival olympique de la jeunesse européenne ou plus récemment des Jeux Olympiques de la Jeunesse.
Il n’est pas possible d’étudier le sport moderne sans comprendre le système olympique et dans le même temps étudier le mouvement olympique, c’est indissociablement étudier le sport moderne. Selon la formulation, certes datée, d’Elias et Dunning (1994) « Pour se faire une idée correcte de n’importe quel peuple, il est absolument nécessaire d’étudier les loisirs et les sports que ce peuple affectionne le plus. […] La connaissance du sport est la clef de la connaissance de la société ». Autrement dit, cette géographie des pratiques de compétition corporelle
institutionnalisées, c’est-à-dire des pratiques dites sportives, est de toute première importance pour comprendre nos sociétés.
Dans le cadre de cette Journée portée par l’AGF, il s’agit d’interroger les Jeux Olympiques modernes comme élément central, structurant et symbolique du système sportif, comme système de représentation, d’organisation et de pratiques dans l’espace, mais aussi de se situer dans les questionnements très actuels à propos des Jeux dans leur rayonnement et leur héritage.
– Programme –
9h30
Ouverture
Edith FAGNONI, Professeure, Sorbonne Université, Présidente de l’Association de Géographes Français (AGF)
Introduction
Les Paris des Jeux ! Géographie du sport et du phénomène olympique.
Hommage à Jean-Pierre AUGUSTIN, géographe, collègue et ami
André SUCHET, Olivier BESSY & Christophe GIBOUT
10h – Approches globales
Présidence de séance : Edith FAGNONI
Professeure, Sorbonne Université
Un hommage à un auteur ne doit pas empêcher de souligner ses divergences d’avec ses pairs. Il est pourtant difficile de clairement diverger de l’auteur Jean-Pierre Augustin, peut-être du fait de sa multipositionnalité, dont les positions de géographe et de spécialiste de l’animation sociale et socioculturelle. Mais de quel auteur s’agit-il justement ? D’un signataire individuel ou collectif ? De l’auteur de 2023 ou de celui de 1983 ? En tenant compte de ces paramètres, on exhibera ici quelques unes
de nos divergences avec Jean-Pierre Augustin, qui permettront de proposer un autre regard géographique sur le phénomène sportif. Cette proposition visant in fine à expliciter la diversité des styles de géographies s’intéressant au sport.
Les Jeux Olympiques 2024 vont se dérouler à Paris entre le 26 juillet et le 11 août et devraient apporter une visibilité particulière à de nombreux athlètes du monde. Cette vitrine offre un terrain d’exercice aux volontés politico-sportives des pays d’un nouvel ordre mondial. Une étude cartographique et comparative peut ainsi être menée à partir des résultats aux Jeux Olympiques dans plusieurs disciplines (épreuves) et tentera de faire apparaître d’un point de vue géographique si des tendances mais aussi des particularités se dessinent.
Dans la complémentarité du dernier livre de J-P Augustin et P. Gillon (2021), cette communication se donne pour objectif d’éclairer en quoi la célébration planétaire olympique est le miroir convexe de notre société hypermoderne. Nous illustrerons notre propos en prenant l’exemple des Jeux de Paris 2024 qui incarnent plus que jamais en ce début de troisième millénaire les valeurs de performance, de mondialisation, de démesure, de spectacularisation et d’illimitisme, chères à l’hypermodernité capitaliste. Notre monde d’aujourd’hui apparaît encore fasciné par ces Jeux Olympiques, comme si leurs excès en tout genre correspondaient à une fiction mondialisée synonyme d’utopie génératrice dans un monde en tension, mais aussi de réminiscence hypermoderne des antiques jeux du cirque considérés comme un véritable opium du peuple.
À la suite des travaux de Kaspar (1998), Bondonio, Guala & Mela (2008), Crivello, Dansero & Mela (2006), Dansero & Mela (2012) à propos des événements sportifs en zone urbaine et des villes olympiques, cette communication traitera de l’évolution des organisations olympiques urbaines (avec notamment le COJO…) vers une organisation par une région. Les résultats de nos investigations montreront combien l’événement olympique apparaît un élément clé dans la planification des infrastructures régionales, du système de transport, des services et du logement dans les zones régionales concernées.
Dans le contexte des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024, les initiations aux situations de handicap ou disability simulation se multiplient dans de nombreux lieux, les places publiques ou l’espace scolaire, au nom d’une inclusion portée par le méga-événement. L’expérience du handicap par les enfants dits valides, comme ressource inclusive de premier choix, doit pourtant fait l’objet d’un questionnement, au regard des apports contemporains d’une géographie du sport, et par le croisement des disability studies critiques et de la géographie culturelle.
12h 30 à 14h – Pause déjeuner
14h – Dynamiques locales
Présidence de séance : Jean RIEUCAU
Professeur émérite, Université Lumière Lyon 2
Les épreuves de surf des Jeux Olympiques de Paris 2024 doivent se dérouler du samedi 27 au mardi 30 juillet 2024 en Polynésie française, considérée comme le berceau du surf, à 16 000 kms du village olympique et plus de 20 heures d’avion de Paris et de surcroît à 1h30 en voiture de la capitale Papeete.
Alors que le choix de Teahupo’o semblait prometteur d’un point de vue sportif, symbolique et politique, il a été remis en question à moins de huit mois des Jeux. La communication propose une analyse en termes de distance géographique mais aussi culturelle des difficultés récentes concernant l’organisation de ces épreuves de surf à Teahupo’o.
À l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), qui se tiendront en 2024 dans la capitale mais aussi en Seine-Saint-Denis, les débats autour de l’organisation sont toujours présents. Décidés dès la phase de candidature, les lieux de construction pour cet événement se trouvent tous dans le nord-est parisien. Ces constructions ne sont pas de simples bâtiments prévus pour accueillir des épreuves de compétition, ce sont de véritables projets urbains, visant à transformer la ville, en en modifiant la structuration urbaine et sociale. Par suite, ce travail interroge les liens entre opposition à cet événement et les dispositifs de concertation mis en place dans le cadre de ces projets de renouvellement urbain.
Pour répondre à cette interrogation, nous nous appuierons sur diverses observations menées dans le cadre de concertation sur les projets des JOP et lors d’événements organisés par des collectifs de lutte contre les Jeux. Des entretiens semi-directifs menés auprès d’acteurs des JOP et de collectifs viennent compléter ces observations.
Cette communication se propose d’explorer les grands stades de football construits entre 2013-2021 dans la ville de Yaoundé, le centre des politiques sportives. L’analyse de données repose sur une dizaine d’entretiens semi-directifs avec des acteurs fédéraux et politiques. Les questions abordées au cours de ces entretiens sont articulées autour des thématiques relatives aux grands stades, elles englobent leur héritage, leur gestion, leur fonction, ainsi que la gouvernance… Cette démarche est enrichie par des séquences photographiques des grands stades. Ces supports visuels analysent les phénomènes sociaux, entre autres : l’accessibilité, les conditions de pratique, les évènements sportifs et extra sportifs, la propagande politique, l’identité nationale et leur impact en tant que marqueur urbain…
L’importance du moment d’appropriation sociale et culturelle de l’espace dans le processus de construction d’une structure territoriale est assez connue (Di Méo, 1998, 2016 ; Veschambre, 2004 ; Ripoll & Veschambre, 2006, 2005 ; Vanier, 2009 ; Lajarge, 2012). Dans le domaine des pratiques sportives et du surf en particulier, le travail de Trey (1994) reste fondamental, mais relativement indiscuté depuis sa publication dans l’ouvrage fondateur dirigé par J-P. Augustin : Surf Atlantique. Les territoires de l’éphémère. La multiplication des études à propos de cette activité concerne d’autres thèmes (Guibert, 2007, 2014, 2020 ; Falaix & Favory, 2002 ; Falaix, 2009, 2012 ; Lemarié, 2018). À partir d’une étude réalisée depuis 2015 au bénéfice de différentes rencontres formelles et informelles, d’observations non-participantes, puis d’une série d’entretiens semi-directifs structurés, cette communication restituera quelques éléments d’une approche nécessairement incomplète du phénomène.
« Sport et géographie au regard du nouveau rendez- vous de l’histoire olympique de 2024 »
Animation : Olivier BESSY,
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