APPEL À COMMUNICATIONS
Association de Géographes Français (AGF)
https://www.agfgeo.org/
– Séance du 14 novembre 2025 –
Les dimensions géographiques des séries télévisées – Saison 3
Marges, confins et « bouts du monde »
Université Paul Valéry Montpellier,
Site Saint-Charles
rue Henri de Serre, 34090 Montpellier
Coordonnateurs :
Pierre DENMAT
pierre.denmat@gmail.com
Agrégé de géographie, docteur en géographie, Université Paris Nanterre, LAVUE (équipe Mosaïques)
Monica MICHLIN
monica.michlin@univ-montp3.fr
Professeure en études américaines contemporaines – Université Paul Valéry – Montpellier 3,
UR 741 EMMA
Marie-Laure POULOT
marie-laure.poulot@univ-montp3.fr
Maîtresse de Conférences en géographie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3,
Laboratoire ART-Dev – Acteurs, ressources et territoires dans le développement, UMR 5281
Alors que les travaux de recherche sur les aspects géographiques des séries télévisées étaient très dispersés jusqu’à maintenant, l’Association de géographes français a fait le choix de les mettre en exergue depuis 2022. Deux premières journées d’étude ont permis de structurer les réflexions sur les séries télévisées en géographie, ce qui n’avait encore jamais été fait dans le champ disciplinaire. La première saison de la journée d’étude – et le numéro spécial du BAGF associé [Poulot, Denmat et Pleven, 2023] – ont interrogé les dimensions géographiques des séries télévisées en faisant un état des lieux des travaux existants. Le propos était d’envisager, au travers d’exemples, les représentations d’un territoire et des horizons géographiques différents, en ouvrant notamment des perspectives sur des séries produites dans les Suds. La seconde journée s’est focalisée sur les espaces urbains et a souhaité questionner les méthodologies et les croisements disciplinaires pour aborder les dimensions géographiques des séries. Les communications, portant sur des méthodologies à la fois quantitatives et qualitatives ont été abordées, ce qui a permis de faire émerger plusieurs propositions méthodologiques pour étudier les séries en géographie. Le numéro associé du BAGF est en préparation.
Une troisième saison portant sur les marges, confins et bouts du monde dans les séries télévisées
Pour cette 3ème journée, la thématique retenue est celle des marges, confins et « bouts du monde » au sein et au prisme des séries. Seront analysés des lieux et des espaces éloignés des grands centres et pôles urbains, des territoires autres, des espaces limites. Les trois notions éminemment géographiques et aux définitions mouvantes et polysémiques font écho aux autres disciplines.
Marges. On entend interroger à la fois l’état des lieux – la marge –, « ce qui entretient une relation inégale avec d’autres éléments d’un système » – la marginalité – et le « processus en cours, à venir ou abouti, qui met à distance un territoire et ses sociétés » – la marginalisation [Depraz, 2017]. Ces différents aspects de la notion interrogent des inégalités voire de l’injustice au travers de la précarité, de l’isolement ou de la relégation. A contrario, la marge peut aussi laisser place à une forme de liberté et d’innovation.
Confins. « Par opposition à la frontière, qui répond à la figure géométrique de la ligne, les confins se présentent comme une surface co-appartenant aux deux espaces en interface », renvoyant aux « marches », aux espaces fragiles ou encore aux espaces où les frontières ne seraient pas complètement fixées et où les interpénétrations et les contacts sont importants [Lévy, 2003].
Bouts du monde. Si elle relève plus du langage commun, cette expression a fait l’objet de travaux et d’études tant en géographie qu’en anthropologie. Ricardo Ciavolella (2023) revient sur les figures multiples de ces « bouts du monde » ou « trous perdus au milieu de nulle part ». Souvent qualifiés par des dénominations fictives, supports d’« utopies ratées ou hétérotopies négatives », ces « bouts du monde » évoquent à la fois les « rapports de domination entre centre et périphéries » et proposent une marge de liberté ou du moins d’évasion [Ciavolella, 2023].
Lors des deux premières journées d’étude, des communications avaient effleuré cette thématique sans qu’elle soit centrale : citons l’article de Benoît Raoulx [2023] sur Borgen saison 4 qui se déroule au Groenland ou encore celui de Benoît Bunnik [2023] qui analyse le territoire amazonien comme « territoire clos, une marge territoriale et une frontière » dans la série Frontera Verde, située en Amazonie. La question de la réversibilité de la marge était également au cœur de la proposition de Nicolas Marichez : les séries peuvent être vecteurs de revalorisation des imaginaires territoriaux, notamment pour l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais ou la Wallonie, voire de démarginalisation de certaines friches industrielles devenues lieux de tournage [Marichez, 2023].
Les communications attendues pour cette saison 3 analyseront les marges, confins et bouts du monde comme des lieux habités, appropriés, imaginés, représentés : comment les séries mettent-elles en scène ces espaces parfois enclavés ou mis à l’écart ? Les communications pourront interroger ce vocabulaire géographique qui a été largement diffusé dans l’univers des séries : les marges, confins et « bouts du monde » seront entendus comme des limites aux différentes échelles, de l’oekoumène comme des modes d’habiter urbains. Citons à l’échelle mondiale A Murder at the End of the World dont l’action se déroule principalement en Islande, True Detective saison 4 censée se dérouler en Alaska – mais en réalité filmée elle aussi en Islande, ce qui rappelle le décalage entre représentations et réalité géographique –, ou encore la série Top of the Lake où le paysage néo-zélandais (réel) est utilisé pour évoquer un sentiment de bout du monde où les personnages sont confrontés à des traumatismes et à des défis émotionnels [Radstone, 2017]. Rappelons qu’en anglais « the end of the world » signifie simultanément « bout du monde » sur le plan spatial et « fin du monde » (ou apocalypse) sur le plan temporel ; la dimension utopique/dystopique est forcément sous-jacente, et le « bout du monde » apparait comme un espace narratif surdéterminé.
Nous attendons des propositions s’attachant aux marges sociales et spatiales au sens large, dans les espaces urbains et ruraux, réels et imaginaires, à petite et grande échelle et dans leurs dynamiques en abordant la question des processus de marginalisation et démarginalisation. L’échelle intra-urbaine sera féconde pour analyser certains espaces marginalisés : voir The Wire [Bacqué, Flamand, Paquet-Deyris et Talpin, 2014] sur les quartiers abandonnés à Baltimore, ceux des terrains vagues et des « friches urbaines » (en anglais, « wasteland », « waste » signifiant à la fois « gâchis », et « rebut »). Espace dangereux dévalorisé, ce no-man’s-land reste pourtant territoire à (re)conquérir, dans des visées antagonistes, par les criminels, la police, les habitants et autres acteurs sur le terrain. Nous nous attacherons aussi aux espaces ruraux où la figure de la petite ville ou du bourg « est souvent conçue comme un bout-du-monde où la sociabilité serait forcément dégradée » [Billard et Brennetot, 2013].
Ressorts géographiques et tropes récurrents autour des marges, confins et bouts du monde
Si l’on suit Rachel Bouvet [2018], les confins peuvent désigner des « espaces de l’extrême, les déserts, les toundras, les forêts, les banquises et les océans [qui] incitent à la recherche d’absolu, à la méditation sur les origines ou sur l’avenir de l’humain et de la planète ». On aboutit à des tropes géographiques récurrents dans les séries télévisées (la forêt, la communauté isolée, l’île, les paysages enneigés du Nord, etc.) qui cristallisent des enjeux narratifs particuliers : illustration de la fuite, exemple paradigmatique de l’isolement ou encore la possibilité d’une auto-organisation – en autarcie ou non –, etc. Quelques pistes non exhaustives peuvent être évoquées.
La série télévisée Lost (2004-2010) constitue un des cas de marges îliennes où l’isolement crée un sentiment de confinement et d’inconnu, renforcé par la présence de phénomènes surnaturels (fumée noire, événements inexplicables, île qui peut « bouger »). La forêt constitue un autre motif récurrent, comme dans la série Twin Peaks, où elle conduit à l’isolement de la petite ville dans les montagnes et forêts du nord-ouest des États-Unis, créant une atmosphère de mystère et de surnaturel. La forêt revient également dans la série Dark comme un des traits géographiques qui tend à isoler la petite ville allemande, de même que les grottes permettant le voyage dans le temps. Citons encore la série télévisée Yellow Jackets qui place ses personnages au sein d’une forêt sauvage et isolée dans les montagnes du nord des États-Unis, interrogeant la possibilité de la survie dans un environnement isolé tout autant que l’humanité même des personnages. Enfin, la neige et les paysages enneigés du Nord forment une autre des figures de ces marges et bouts du monde représentés à l’écran : on peut penser au Minnesota rural et enneigé dans la série Fargo ou à l’isolement glacé de l’Arctique norvégien dans Fortitude.
Territorialités imaginaires, territorialités renégociées, territorialités nouvelles
La dimension imaginaire sera au cœur de cette nouvelle journée. En effet, les espaces de marges ou ces confins mis en scène dans les séries paraissent particulièrement propices à la création d’intrigues susceptibles de créer ou nourrir des territorialités imaginaires. C’est le cas de la série Lost [étudiée notamment dans le hors-série de la revue TV/Series en 2016, sous la direction de Claire Cornillon et Sarah Hatchuel, «Lost : (re)garder l’île »], mais aussi de certaines séries de science-fiction ou de space opera. Citons par exemple The Expanse, dont l’organisation géographique peut être lue à travers le modèle centre-périphérie, avec la Terre comme centre dominant, Mars comme périphérie proche en quête d’autonomie, et la Ceinture d’astéroïdes composée de colonies minières et de stations spatiales comme périphérie éloignée et plus ou moins marginalisée.
Se pose enfin la question de l’exotisme, notamment étudiée par Jean-François Staszak dans le cinéma [Staszak, 2011]. En effet, nombre de séries se déroulent dans des espaces exotiques d’un point de vue hexagonal (Meurtres au paradis ou Tropiques criminels, par exemple). Là encore, il s’agit de voir comment les séries investissent ces terrains perçus comme lointains et les représentations qu’elles construisent autour de cet exotisme.
Interroger les séries télévisées au prisme des marges, confins et bouts du monde, c’est donc réfléchir à en quoi les espaces retirés éloignés ou marginalisés constituent des espaces privilégiés ou non des séries télévisées. Quels sont les ressorts narratifs de ces séries télévisées en lien avec leur localisation géographique (marges, confins) ? Dans quelle mesure ces espaces de marges, franges ou bouts du monde constituent-ils des territoires ou des hauts lieux permettant de mettre au jour des processus narratifs mais aussi géographiques (rapports de pouvoir, échanges ou au contraire glacis des relations, (im)mobilités contraintes ou forcées, etc.) ?
Plusieurs approches nous semblent fécondes :
- Une analyse multiscalaire des espaces en marge (différents types de lieux sont envisageables : territoires de marges déjà évoqués – forêts, déserts, îles, etc., mais aussi prisons (séries carcérales nombreuses), banlieues, zones industrielles ou périphériques, cimetières, etc.)
- Une réflexion sur les différents types de marginalités mise en scène par les séries (pensons par exemple à la série Malditos consacré à la communauté rom, à la communauté de femmes en rupture dans la série Top of the Lake |Mayer, 2017], les réserves autochtones canadiennes dans la série Little Bird, )
- Une approche interdisciplinaire des marges et marginalités dans les séries
- La mise en visibilité des marges, espaces invisibilisés, par les séries et les effets socio-spatiaux sur ces espaces
Cette journée d’étude se veut ouverte à toutes les chercheuses et à tous les chercheurs qui étudient l’espace dans les séries télévisées ; elle ambitionne ainsi de poursuivre le travail pour ouvrir des perspectives méthodologiques solides dans l’étude des séries télévisées en géographie. Si les études nord-américaines sont largement majoritaires dans ce champ de recherche, cette troisième journée d’étude voudrait, comme les deux premières, élargir les horizons géographiques en étudiant la diversité des productions sérielles, notamment dans les pays « des Suds ».
Cette troisième saison de la journée d’étude aura lieu à l’Université Paul Valéry Montpellier, sur le site Saint-Charles.
Modalités de soumission :
Les propositions de communication (500 mots environ sans bibliographie) sont à envoyer accompagnées d’un titre et d’une courte présentation de l’auteur (statut, université́ ou organisme de rattachement, laboratoire de recherche), ainsi que de 5 mots clés, conjointement aux adresses suivantes :
pierre.denmat@gmail.com ; monica.michlin@univ-montp3.fr; marie-laure.poulot@univ-montp3.fr
La date limite de soumission est le 1er septembre 2025.
Les réponses aux propositions de communications seront données à leurs auteurs au plus tard le 15 septembre.
La journée se déroulera le 14 novembre : Université Paul Valéry Montpellier, sur le site Saint-Charles.
À l’issue de la journée d’étude, les textes sélectionnés seront édités dans un numéro de la revue de l’AGF, le BAGF (Bulletin de l’Association de Géographes Français).
Informations disponibles sur OpenEdition Journals : https://journals.openedition.org/bagf/
Bibliographie :
Bacqué Marie-Hélène et al., 2014, “The Wire” : l’Amérique sur écoute, Paris, La Découverte.
Billard Gérald et Brennetot Arnaud, 2013, « Friday Night Lights (NBC et The 101 Network, 2006-2011) ou le réinvestissement du mythe de la small town », TV/Series [En ligne], 4 | 2013. URL : http://tvseries.revues.org/739
Bunnik Benoît, 2023, « Utiliser la série télévisée Frontera Verde pour se représenter le territoire amazonien », Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 100-4 | 2023 http://journals.openedition.org/bagf/11748 ; DOI : https://doi.org/10.4000/bagf.11748
Ciavolella Ricardo, 2023, Pétaouchnok(s). Du bout du monde au milieu de nulle part, Paris, La Découverte.
Ciavolella Ricardo et Oiry Annaïg, 2023, « Une lecture du monde depuis ses marges », EchoGéo [En ligne], 65 | 2023, URL : http://journals.openedition.org/echogeo/26095
Corbin Amy, 2014, « Travelling through Cinema Space: The Film Spectator as Tourist », Continuum: Journal of Media and Cultural Studies, 28:3, 314-329.
Cornillon Claire et Hatchuel Sarah (dir), 2016, Lost : (re)garder l’île, TV/Series Hors-série 1, 2016, URL : http://journals.openedition.org/tvseries/1737
Coulouma Flore et Pichard Alexis (dir), 2020, Séries et Espace, TV/Series [En ligne], 18 | 2020, mis en ligne le 15 septembre 2020, URL : http://journals.openedition.org/tvseries/4458
Denmat Pierre, Pleven Bertrand et Poulot Marie-Laure, 2023, « Les dimensions géographiques des séries télévisées », Bulletin de l’Association de Géographes Français (BAGF), Volume 100, Numéro 4, p. 447‑456.
Depraz Samuel, 2017, « Introduction Les marges, miroirs de la société et de ses territoires », La France des marges : Géographie des espaces « autres », Paris, Armand Colin, p. 5-12.
Gaudin Antoine, 2015, L’espace cinématographique : Esthétique et dramaturgie, Paris, Armand Colin, 216 p.
Gómez Antonio et Francisco-J. Hernández Adrián (dir), 2021, The Film Archipelago : Islands in Latin American Cinema, Bloomsbury Publishing, 360 p.
Hawkes Joel, Christie Alexander et Nienhuis Tom (dir), 2023, American Science Fiction Television and Space: Productions and (Re)configurations (1987-2021). Palgrave.
Jameson Frederick, 1993, The Geopolitical Aesthetic: Cinema and Space in the WorldSystem, Bloomington – Indiana.
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Lefebvre Henri, 1991 (1974), The Production of Space. Trad. Donald Nicholson-Smith. Blackwell.
Marichez Nicolas, 2023, « La série, outil de promotion et de démarginalisation des espaces ? Le cas de la Wallonie », Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 100-4 | 2023, URL : http://journals.openedition.org/bagf/11971
Marichez Nicolas, 2023, « Les séries, outils de démarginalisation des espaces dans le Nord-Pas-de-Calais ? », Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement [En ligne], 57 | 2023, URL : http://journals.openedition.org/tem/10365
Massey Doreen, 2005. For Space, Los Angeles, Sage, 232 p.
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Raoulx Benoît, 2023, « Une « dramaturgie géopolitique » : l’exemple du Groenland dans la série télévisée danoise Borgen » », Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 100-4 | 2023, URL : http://journals.openedition.org/bagf/11797
Radstone Susannah, 2017, « Top of the Lake’s Emotional Landscape: Reparation at the Edge of the World ». Critical Arts, 31(5), 87–94. https://doi.org/10.1080/02560046.2017.1348687
Rhodes John David et Gorfinkel, Elena (dir), 2011, Taking Place: Location and theMoving Image. University of Minnesota Press.
Riquet Johannes, 2019, The Aesthetics of Island Space : Perception, Ideology, Geopoetics, Oxford UP.
Sæther Susanne et Bull Synne (dir), 2020, Screen Space Reconsidered, Amsterdam, Amsterdam UP.
Sérisier Pierre, 2016, « Séries scandinaves : les héritières venues du froid ». NECTART, 3(2), 99-107. https://doi.org/10.3917/nect.003.0099.
Sobchack Vivian, 1997, Screening Space : The American Science Fiction Film. New Brunswick, NJ, Rutgers UP.
Staszak Jean-François, 2011, « La fabrique cinématographique de l’altérité. Les personnages de “Chinoises” dans le cinéma occidental », Annales de géographie, 2011/6 n° 682, 2011. p. 577-603.
Tally Robert T. Jr, 2013, Spatiality. London and New Yor, Routledge.
Westphal Bertrand, 2007, La géocritique : réel, fiction, espace, Paris, Minuit.
Westphal, Bertrand, 2011 (2007), Geocriticism : Real and Fictional Spaces, Trad.
APPEL À COMMUNICATIONS
Association de Géographes Français (AGF)
https://www.agfgeo.org/
– Séance du 14 juin 2025 –
Institut de géographie
191, rue Saint-Jacques – 75 005 – Paris
Rappel: il est impérativement demandé aux contributeurs de s’assurer que les documents (textes, cartes, graphiques) publiés sur le site de l’AGF sont libres de droit.
Thème :
Pratiques récréatives : enjeux de la proximité
Séance coordonnée par :
Yannick HASCOËT, Maître de conférences en géographie, Avignon Université, Centre Norbert Elias UMR 8562
Laure MARCHIS-MOUREN ROULET, Maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Avignon Université, Centre Norbert Elias UMR 8562
Pierre DERIOZ, Maître de conférences HDR émérite en géographie, Avignon Université, UMR IRD228 ESPACE-DEV
Philippe BACHIMON, Professeur émérite de géographie du tourisme, Avignon Université, UMR IRD228 ESPACE-DEV
Cette journée d’étude interroge des pratiques récréatives mobilisant des environnements « proches » voire de « quotidien ». Elle cherchera à les décrire et les analyser dans des contextes renvoyant tant aux sociétés souches de l’activité touristique et du temps-libre (ainsi de la France) qu’à des sociétés qui accèdent progressivement au nouveau rapport au monde induit par une nouvelle manière de l’habiter (Lazzarotti, 2011). Les pratiques récréatives étudiées dans cette journée pourront relever des espaces-temps du tourisme, des loisirs ou des nouveaux modes de résidence (Knafou et al., 1997). Il s’agira notamment de discuter de la validité de ces découpages (Fagnoni, 2021) à mesure que les anciennes dichotomies vacillent (ici / ailleurs, quotidien / hors-quotidien, etc.). On peut penser que « le bouclage du monde » (Dolfus et al., 1999) par le « touristique » ne relève pas seulement de l’avancée au lointain des fronts pionniers de l’activité, mais aussi de conquêtes à proximité voire « ici-même ». On a ainsi pu observer des mises en tourisme relevant d’une « extension du domaine du jour » (Gwiazdzinski, 2009) ou affectant les banlieues populaires (Gravari-Barbas, Jacquot, 2013) voire des quartiers d’habitat social en hauteur (Lefort, Hascoët, 2015) ou encore s’achevant dans la résidentialisation de lieux hautement touristiques (Bourdeau, 2009). Ces différentes manifestations, par les « entrées » et les « sorties » touristiques qu’elles recèlent, ont en commun de travailler le couple exotique / endotique. Elles participent soit de l’exotisation du proche (Matthey, 2007) et de l’événementialisation urbaine, soit de la banalisation de la forme « tourisme » (Lussault, 2007), les deux dynamiques n’étant pas exclusives l’une de l’autre.
Ces différentes manifestations interrogent fondamentalement la nature du fait récréatif contemporain. En France, les colloques organisés pour l’un, par le PUCA et l’EIREST sur « Avant et après le tourisme, trajectoires post-touristiques et société civile » (2017), pour l’autre, par l’AGF sur « Les espaces du tourisme : entre ordinaire et extraordinaire » (2018), ont récemment balisé les controverses. Le travail de synthèse de Philippe Bourdeau sur « l’après-tourisme » (2018) vient également en appui. Reste que, en quelques années à peine, le phénomène de l’exotisation des espaces de proximité semble s’accélérer et cohabiter crescendo avec le tourisme international, en forte reprise. Paradoxalement, ces espaces du proche tendent à se banaliser comme d’autres formes touristiques avant eux. Le tourisme, en se « généralisant », serait de moins en moins porteur de temporalités, sociabilités et spatialités spécifiques (Bourdeau, 2012).
Crises sanitaires, climatiques, géopolitiques et économiques s’additionnent, et donnent un nouveau sens à des pratiques de proximité souvent parées des vertus de la transition écologique : si le lointain est dans le proche, alors … Alexandre Privat d’Anglemont, déjà en 1845, s’étonnait d’un Paris en forme de « résumé du monde » (Augé, 2010) et des voyages au lointain alors que le bizarre se trouve à une course d’omnibus (Privat d’Anglemont, 1984 : 14). Il y aurait une sorte de retour à la proximité de ce point de vue, moins une « nouveauté ». D’ailleurs, bien des pratiques de proximité ont longtemps été constitutives du loisir populaire (Corbin, 1995). Par exemple, le streetfishing, consistant à transmuter le moindre cours d’eau en un spot de pêche potentiel, peut être considéré comme une actualisation de la pêche en ville et la micro-aventure, en avatar du tourisme de proximité (Michel, 2021). Dans la même veine, l’Urbex ne serait éventuellement qu’une déclinaison d’un penchant transgressif ancien pour les lieux fermés et abandonnés du reste en voie de normalisation (Le Gallou, 2021) bien que son intérêt repose encore en partie sur la subversion et le risque. Il s’agira donc aussi d’interroger l’étiquette de la « nouveauté » fréquemment accolée à des pratiques qui opèrent probablement plus de recyclages qu’il n’y paraît, les approches historiographiques étant nécessaires. Du côté des opérateurs territoriaux et dans le cadre de la crise de la Covid-19, on a vu réapparaître des stratégies de marketing valorisant l’analogie avec des destinations « exotiques » (Staszak, 2008). En 2007, déjà, le Jura était qualifié de « Madagascar à une heure de Lyon » (conseil départemental du tourisme). En 2020, la Bretagne était apparentée à la « Kerlifornie » ou aux « Caraibz » selon les visuels qui tous promettaient « le dépaysement proche de chez vous » (comité régional Tourisme Bretagne). Des initiatives d’opérateurs toutefois alignées sur les mutations de la demande, entre « honte de prendre l’avion » et persistance du tropisme international (Delaplace, 2021). Autres exemples, à Paris, depuis les premières mises en scène de la diversité ethnique avec l’offre de balades dans des quartiers populaires d’immigration (Corbillé, 2009) ou la pionnière importation dès 2001 d’une « plage » dans la capitale française – une idée depuis exportée tant à Montréal (Québec, Canada) qu’à Bagnols-sur-Cèze (Gard, France) – de véritables politiques d’altérisation de l’espace urbain se déploient confondant expérience « touristique » et habitante, « nature » et ville : l’ouverture de la Seine à la baignade est promise pour 2025, ruches et fermes urbaines se développent, une « forêt » se dessine Place de Catalogne (14ème), les urban trails métaphorisent les rues en sentiers (Hascoët, Roulet, 2024), etc. Diffus, programmatiques ou déjà structurants, ces dispositifs participent de l’hypothèse d’un « tourisme chez soi » (Vergopoulos, 2013). Depuis les pratiques « immobiles » (staycation) et virtuelles actualisant le Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre (1794) dans une sorte de tourisme par procuration (via les casques VR, les jeux de rôle, etc.) jusqu’aux mobilités et pratiques de proximité, toujours relatives à des déictiques spatiaux discutables (« ici », « là-bas », etc.), en passant par la permanence de la promenade (en ville, à la « campagne ») éventuellement sur les traces de plantes « sauvages » (l’urbain n’excluant pas cette perspective), l’éventail est large. Pour diverses qu’elles soient, tant par les économies, acteurs et lieux qu’elles mettent en jeu, ces pratiques – inépuisées ici et objets de travaux appelés à se manifester dans cette journée d’étude – alimentent les débats sur ce que faire du « tourisme », pratiquer des loisirs et habiter (la ville, la « nature ») signifient.
Cette journée d’étude s’attachera donc à décrire et penser, dans sa filiation historique comme dans ses pointes avancées, le système d’acteurs, de lieux et de pratiques caractéristiques de ce report de la catégorie de « l’exotique » ici-même ou « tout près », dans une variété de situations, qui restent à inventorier et réfléchir. Elle invite également à discuter des nouvelles frontières des pratiques récréatives de proximité dans un contexte multi-crises (sanitaires, économiques, géopolitiques et climatiques). Toutes les disciplines des sciences sociales y sont conviées. En particulier, les contributions en anthropologie sont attendues tant la discipline, en miroir du « tourisme » (Urbain, 2003), a su rabattre le lointain dans le proche (Fournier, 2021). L’expérience anthropologique de ce point de vue apparaît féconde aussi bien en termes de capacité à penser le renouvellement des pratiques en jeu que leurs saisies méthodologiques dans le cadre d’une ethnographie du proche (Campigotto et al., 2017). Le contenu des propositions de communication n’est pas limitatif : l’approche choisie peut être empirique ou plus théorique et réflexive.
Nous attendons des propositions de communication autour des trois axes indiqués ci-dessous :
Axe 1. Renouvellement des pratiques récréatives de proximité : recyclages, permanences, hybridations ou nouvelles formes ?
Les propositions ici attendues peuvent porter sur le large éventail des pratiques récréatives mobilisant par jeu et / ou visée environnementale et / ou contrainte économique, les espaces de proximité. Il s’agit particulièrement de les décrire et de débattre de leur étiquette de « nouveauté ». L’enjeu consiste ici probablement à prendre au sérieux les témoignages qu’elles livrent sur le contexte récréatif présent, tout en cherchant à les contextualiser plus largement dans leur filiation historique et à les discuter au regard de leur capacité à compléter, voire remplacer, les pratiques touristiques « classiques ». Il sera aussi question de la mise en visibilité des pratiques étudiées, en particulier sur les réseaux sociaux, ce qui peut donner l’apparence de la « nouveauté » à des pratiques en réalité depuis longtemps installées, et même dans certains cas, favoriser leur développement et leur mutation.
Axe 2. Stratégies touristiques et dynamiques territoriales des pratiques récréatives de proximité
Les propositions relevant de l’axe 2 porteront spécifiquement sur les enjeux, outils et visées liés à des destinations « touristiques » soit pionnières, soit nouvellement engagées sur la voie d’une communication d’offres en direction d’un public « local ». Les modalités suivant lesquelles sont promus et pratiqués les « nouveaux » (?) territoires de la re-découverte seront présentés et discutés dans des perspectives pouvant ici, tout particulièrement, emprunter tant à la géographie culturelle qu’aux sciences de l’information et de la communication. Un enjeu fort restant d’observer voire d’anticiper les dynamiques de territoires et de ses acteurs (processus résidentiels, renouvellement des métiers du tourisme, etc.)
Axe 3. Ethnographie du proche et du contemporain : approches méthodologiques et enjeux géographiques
Les propositions de l’axe 3, qui pourraient aussi émaner de collègues anthropologues ou ethnographes du proche, devront permettre de réfléchir à nouveaux frais sur les rapports entretenus entre « touriste » et ethnologue ou ethnographe, dans un moment où, c’est une hypothèse à débattre, le champ touristique procède analogiquement – jusqu’où ? – au rapatriement de ces objets et approches dans les espaces de proximité. Dans quelle mesure les champs anthropologiques et touristiques convergent-ils donc dans le sens d’une requalification du sens donné à l’exotisme, au familier comme à l’étrange ?
Modalités de soumission :
Les propositions de communication (environ 5000 signes espaces compris sans bibliographie) sont à envoyer accompagnées d’un titre et d’une courte présentation de l’auteur (statut, université́ ou organisme de rattachement, laboratoire de recherche …)
à l’adresse suivante au plus tard le 17 mars 2025 : laure.roulet@univ-avignon.fr
Les réponses aux propositions de communications seront données à leurs auteurs au plus tard le 31 mars 2025.
La journée se déroulera le 14 juin 2025 à l’Institut de géographie à Paris,
191, rue Saint-Jacques – 75 005 Paris.
À l’issue de la journée d’étude, les textes retenus seront édités dans un numéro de la revue de l’AGF, le BAGF (Bulletin de l’Association de Géographes Français). Informations disponibles sur OpenEdition Journals : URL https://journals.openedition.org/bagf/
Attention, les délais seront très contraints. Les auteurs sont invités à travailler les textes finaux avant la communication. Ils s’engagent à fournir les textes complets au plus tard le 27 juin 2025.
Bibliographie :
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– Urbain J.-D. (2003) Ethnologue mais pas trop. Paris, Payot
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