Programme prochaine séance

Samedi 14 octobre

Paysages industriels en transition : adaptations, héritages, banalisations

– ÉLÉMENTS DE CADRAGE –

 

En géographie, les activités économiques ont longtemps été principalement étudiées par des approches quantitatives, tant les données, notamment en matière de production, de nombre d’employés, etc. y sont abondantes. Néanmoins ces activités – de l’agriculture au tourisme en passant par l’industrie, la culture, le commerce, l’enseignement, les services en général – construisent des territoires fonctionnels et génèrent des paysages spécifiques qui vont bien au-delà de la simple empreinte du bâtiment abritant l’activité.

Si les paysages de l’agriculture ont bien été au centre des premières géographies à la charnière des XIXe et XXsiècles, les autres activités économiques et, a fortiori, l’industrie alors en pleine croissance, n’ont que peu généré d’études de ce genre. Il a fallu attendre le dernier quart du XXe siècle, avec le développement des géographies sociale et culturelle, des travaux sur les identités, les représentations et perceptions, mais aussi en lien avec le déclin de l’industrie fordiste, pour que, par le biais des héritages et du patrimoine, le paysage industriel commence à intéresser les géographes, les autres disciplines et le grand public. En témoigne l’inscription, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de paysage culturel vivant de l’industrie et de la mine des paysages de la vallée de la Derwent (2001) ou de ceux la sidérurgie et de la mine à Blaenavon (2000) au Royaume-Uni, ou encore de celui du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (2012) en France.

 

Cette journée de l’Association de Géographes Français apparaît comme une opportunité de contribuer à actualiser un objet d’étude fondamental en géographie : le paysage. En mettant le paysage industriel au cœur de la réflexion, trois grands axes émanent de cette construction :

– la fabrique « continue » des paysages industriels, entre originalité et banalisation

– les représentations et perceptions des paysages industriels

– la transition, l’adaptation voire la patrimonialisation des paysages industriels hérités.

 

L’axe 1 permettra de se demander ce qui constitue un paysage industriel, quelles en sont les composantes, pourquoi et comment se forme ce type de paysage, qu’il est impératif de ne pas résumer à des héritages ? En effet, l’industrie fonctionne encore, elle génère toujours des paysages. De plus, la réindustrialisation est une priorité de nombreux gouvernements européens, et la France annonce désormais une réindustrialisation attendue et espérée. Ces « nouveaux » paysages sont certes bien moins spécifiques qu’au temps du « paternalisme » de l’industrie, mais ils existent, marquent les paysages, jusqu’à parfois être spectaculaires (hangar fonctionnaliste géant d’Airbus à Toulouse ; usines design au Danemark ; nouvelles villes-usines chinoises …).

L’axe 2 renvoie à la question de la représentation et de la perception de ces paysages. Phares de la modernité au XIXe siècle (ils sont présents sur les cartes postales et les tableaux, et le paysage industriel occupe progressivement une place dans l’histoire de l’art), et ils apparaissent comme des « verrues » avec la désindustrialisation synonyme de friches, de paysages répulsifs, de non-territoires à la fin du XXe siècle, avant, une fois la phase de deuil passée, de devenir des héritages éventuellement patrimonialisables avec le développement d’une certaine culture industrielle (musique, films, romans, etc.).

L’axe 3 abordera la question des évolutions de ces paysages, entre une adaptation des éléments industriels hérités, reconvertis ou actuels, au sein de paysages urbains ou périurbains de plus en plus génériques et leur patrimonialisation possible, à l’instar d’autres paysages emblématiques (le vignoble champenois par exemple). Cette mise en patrimoine des paysages industriels, déjà effective dans certains cas à l’UNESCO, pose cependant de nombreuses difficultés. En effet, si elle est essentielle au renforcement, voire au développement d’une identité locale forte et génératrice d’attachement au territoire, elle s’effectue sur des territoires vivants où les populations résident et travaillent, dans des usines encore actives et dans d’autres activités qui marquent et font évoluer les paysages. Cet axe permettra de constater que les sélections et les formes de mise en valeur et protection des paysages industriels hérités y sont donc très complexes.

 

 

 

 

– PROGRAMME –

10h – 10h15 : Introduction

Simon EDELBLUTTE et Edith FAGNONI

 

 Axe 1 : La fabrique « continue » des paysages industriels, entre originalité et banalisation

Présidence de séance : Simon EDELBLUTTE

Professeur, Université de Lorraine (site de Nancy), Membre du Laboratoire LOTERR

– 10h15 – 10h40 : Georges-Henry LAFFONT et Luc ROJAS

Georges-Henry Laffont, Maître de Conférences, Membre du Laboratoire Environnement Ville et Société (EVS), UMR 5600, ENSA de Saint-Etienne

Luc Rojas, Phd en histoire moderne tardive et histoire de la technologie, Membre du Laboratoire Environnement Ville et Société (EVS), UMR 5600, Université Jean Monnet de Saint-Etienne

« La fabrique « continue » du paysage industriel entre singularisation et uniformisation : Le cas du territoire de Saint-Etienne »

 

Résumé – La région de Saint-Etienne a puisé dans son sous-sol, ses racines, son identité. Aujourd’hui, son paysage offre au regard quelques rares traces de cette épopée industrielle unique mais surtout les marques d’une permanente transformation où suivant les logiques industrielles en vigueur, chaque bâtiment de logement, production, service, direction, etc. a tour et tour été considéré comme ressource, contrainte, risque ou agrément afin de poursuivre l’aventure productive. Appréhender et analyser ce paysage composite, morcelé, complexe, nécessite de révéler les tensions entre acteurs, imaginaires, esthétiques et de scander des temporalités où des actions comme la muséification, l’invisibilisation, la réhabilitation ou encore la destruction ont été privilégié.  Ces tensions, conflits et actions conduisant au constat d’une patrimonialisation compliquée où ce même paysage apparait comme un archipel de lieux mémoriels sans récit fédérateur.

 

Mots clés : Paysage d’activité, post-industriel, imaginaires, pratiques, Saint-Etienne.

 

– 10h40 – 11h05 : Pierric CALENGE

Professeur agrégé de géographie, enseignant-chercheur à l’Université de Lorraine (département de géographie), rattaché au laboratoire LOTERR

« Un paysage industriel discret et banal : l’exemple de Vandières et Pont-à-Mousson »

 

Résumé – Comment rendre compte d’un paysage industriel de ville moyenne qui n’a rien d’exceptionnel, qui s’inscrit dans le territoire sans marquer les consciences ou générer des discours forts d’appropriation ou de rejet ? Les espaces industriels discrets et banals situés en périphérie des villes petites et moyennes passent souvent inaperçus : ne relevant pas toujours d’une spécialisation locale forte ou de chaînes de productions mondialisées stratégiques, ces espaces industriels se confondent avec les activités logistiques, artisanales et commerciales dans un paysage de hangars anonymes et fonctionnels. En périphérie de l’agglomération de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), deux zones d’activité seront l’objet d’une analyse paysagère et d’une enquête portant sur le niveau d’insertion spatial de ces usines par l’emploi, les mobilités et les représentations des employés et/ou des habitants concernés.

 

Mots clés : Espace discret, paysage banal, zone industrielle, ville moyenne, espace productif.

– 11h05 – 11h30 : Clémentine PERINAUD, Maxence RAMON et André-Marie DENDIEVEL et Stéphane FRIOUX

Clémentine Périnaud, Docteure en géographie-aménagement, Université Lyon2,

Maxence Ramon, étudiant en Master 2 d’histoire contemporaine, Université Lyon 2,

André-Marie Dendievel, chargé de recherche en sciences de l’environnement, ENTPE/Université de Lyon2,

Stéphane Frioux, Maître de Conférences en histoire contemporaine, Université Lyon 2

 

« Le paysage industriel banalisé ? Un siècle de recomposition des paysages industriels dans la Vallée du Gier »

 

Résumé – Reliant l’agglomération de Saint-Étienne à l’ouest, à la vallée du Rhône, à l’est, la vallée du Gier constitue un pôle historique de l’industrie de l’acier où perdure un tissu de PME-TPE dédié à la transformation des métaux.

Dans le cadre de différents travaux de recherche sur la géographie et l’histoire environnementale de la vallée, nous avons cherché à mieux comprendre les recompositions de ses paysages industriels. La part relative des espaces affectés aux activités productives y demeure forte, avec, malgré la désindustrialisation, un accroissement continu de leur superficie, ce qui n’empêche pas leur banalisation paysagère et sociale. Ces travaux mesurent dans la durée la part du réemploi de sites industriels historiques désaffectés, dont peu d’entre eux sont concernés par des programmes de valorisation patrimoniale. Ce constat témoigne d’une impuissance d’agir sur des territoires globalement dévalorisés.

Mots clés : Industrialisation, désindustrialisation, SIG historique, paysages industriels, banalisation.

 

– 11h30 – 11h55 : Jean-Marie SIMON

Architecte/géographe, Chercheur associé au Laboratoire LOTTER

« Du paysage industriel au paysage urbain ? Illustrations en Lorraine »

Résumé – Le paysage industriel a-t-il vocation à se fondre dans le paysage urbain, à l’influencer, ou à en devenir une composante ?

L’intervention se décompose en moments à la fois chronologiques et d’échelle territoriale. Premier moment le début du XXème siècle : l’industrie appelle de ses vœux une « ville industrielle », une ville faite pour l’industrie, suggérée par les architectes (Tony Garnier, …) et les urbanistes (Georges Hottenger, …).

Un second moment relate l’effet sur les paysages des politiques d’interventions des collectivités communales ou métropolitaines pour répondre ponctuellement aux attentes des industriels (logements, foncier, accessibilité).

Le dernier moment interroge les effets paysager des politiques Zéro Artificialisation : densification (les centrales nucléaires…), l’utilisation des friches (mutation ou requalification des zones d’activités) ou mobilisation de terrains naturels (gigafactories ,…).

Mots clés : Paysage, industrie, urbanisme, aménagement, maîtrise d’ouvrage.

 

 

– 11h55 – 12h20 : Antoine BRICHLER

Doctorant en géographie, Université de Lorraine, Membre du Laboratoire LOTERR

« Paysage industriel et systématisme : les batavilles avec et sans l’usine »

 

Résumé La compagnie industrielle Bata, née à Zlín (Tchéquie), installe, à travers le monde et dans les années 1930, des complexes industrialo-urbains (les batavilles) consacrés à la production de chaussures. L’entreprise reproduit ainsi un modèle paysager conçu à Zlín, avec notamment des bâtiments de production spécifiques immédiatement reconnaissables. En effet, pour des raisons de rationnement des coûts, l’entreprise utilise un modèle de bâtiment modulable directement inspiré de ceux de Zlín.

Ces bâtiments standardisés servent alors de balise identitaire dans le paysage. Quel est le devenir de ce paysage spécifique – sa partie productive comme ses annexes non-productives (cités ouvrières par exemple) – quand l’entreprise ferme ? L’entretien d’anciens bâtiments industriels est coûteux, et la question de la protection de paysage très spécifique se pose pour les gestionnaires : patrimonialisation, abandon et disparition progressive, destruction brutale ?

Mots clés : Paysage industriel, préservation, complexe industrialo-urbain.

12h30 -14h : Pause

 

 

Axe 2 : Les représentations et perceptions des paysages industriels

Présidence de séance : Frédéric LERICHE

Professeur, Université de Versailles Saint Quentin-en-Yvelines, Membre du LIMEEP-PS

– 14h00 – 14h25 : Masaaki OKADA

Dr. Masaaki OKADA, Professor, Kindai University (Osaka), Department of Civil and Environmental Engineering

« Technoscape (Techno-paysage) Artistic, Locally-attached and Heritage Landscape »

 

Résumé – Manufacture or logistics industries exist all around the world, and industrial landscapes (Techno-paysage) are formed in common. Along with the evolution of civilization, Techno-paysage’s scale, location, and form have continued to change, and the evaluation of Techno-paysage has also changed along with gradual, or sometimes dramatic transition of social values.

In my presentation, I will take some typical industrial cities in Japan as case studies to manifest the diversity of evaluations of Techno-paysage formed by heavy chemical industries and limestone mining, as well as their dynamisms (positive-negative-neutral (or ignorance)). Furthermore, I would like to discuss the possibility of Techno-paysage as modern “local treasures” or “cultural landscapes », along with the physical and human geographic conditions behind them.

 Mots clés : Technoscape (Techno-paysage), Heritage, Artistic Landscape, Industry, Local Attachment.

 

 – 14h25 – 14h50 : Audrey SERANDOUR et Téva MEYER

Audrey Sérandour, post-doctorante, Université de Haute-Alsace, et Teva Meyer, Maître de Conférences, Université de Haute-Alsace, sont tous deux Membres du Laboratoire CRESAT (Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques)

« La production politique des paysages nucléaires : le cas de la centrale de Wylfa au Pays de Galles »

 

Résumé – Dans la continuité de travaux qui invitent à prendre en compte la dimension politique des paysages industriels, nous proposons d’analyser la construction d’une centrale nucléaire comme une politique de production du paysage. Pour cela, nous prenons le cas de la centrale de Wylfa, au Pays de Galles.

Au début des années 1960, sa construction est présentée comme une promesse de modernisation pour une région rurale souffrant de déclin industriel. En parallèle, les débats sur la préservation des paysages se structurent au Royaume-Uni, et l’Electricity Act (1957) sera le premier texte législatif majeur à comporter une clause sur l’aménité du paysage et sa préservation.

Mobilisant la notion d’agencement, nous proposons de considérer les paysages comme la résultante de relations entre des éléments matériels, des acteurs et des idées. Nous identifions une série de variables (techniques, juridiques, économiques, politiques) qui conditionnent la forme d’un paysage nucléaire.

 Mots clés : Nucléaire, modernisation, négociation, politique, Pays de Galles.

 

 – 14h50 – 15h15 : Flore VIGNÉ

Docteure en géographie, chercheure associée au laboratoire PACTE -CERMOSEM – Université Grenoble Alpes

« Empreinte vivante, le film documentaire comme patrimonialisation du paysage industriel »

 

Résumé – « C’est vraiment très rural comme paysage industriel » : le film documentaire de Christian Tran, Empreinte vivante, le patrimoine industriel en Ardèche, s’ouvre sur cette phrase. Elle décrit toute la subtilité du paysage industriel ardéchois, composé d’industries dispersées, souvent de petite taille et plus ou moins camouflées par le jeu des vallées, entre visible et invisible, lisible et illisible.

En quoi ce film documentaire peut-il être lu comme une patrimonialisation du paysage industriel ? C’est-à-dire en quoi peut-on considérer qu’il mobilise des héritages, relus pour être transmis ? Quelles représentations véhicule-t-il ? A travers l’analyse de toutes les facettes du film, plans, sons, enchainements des images, nous proposerons une lecture du paysage industriel de l’Ardèche et de sa patrimonialisation. Nous questionnerons également les écarts entre les représentations du paysage dans le film et celles construites par un repérage et une analyse plus systématique.

 Mots clés : Patrimonialisation, film, paysages, industries, rural.

 

 

 – 15h15 – 15h40 : Mathieu LEMBEZAT

Doctorant en Géographie, Université de Lorraine (Nancy), Membre du Laboratoire LOTERR

« Labels, paysages et communication : l’ancrage territorial renouvelé de l’industrie textile »

 

Résumé – Dans un contexte de mise en valeur de l’héritage industriel matériel (site de production, machines) et immatériel (savoir-faire), des entreprises textiles communiquent sur leur activité.

Parmi les images diffusées, certaines montrent le site de production vue du ciel (vue oblique via drone ou avion). Ils sont ainsi mis en valeur et sont un outil de communication, au côté d’un ensemble d’éléments industriels non rentables économiquement réappropriés (anciennes machines, histoire industrielle, bâtiments, cheminée, etc.). Ces photographies permettent à l’entreprise de justifier son ancrage territorial, en particulier dans le paysage. Certaines d’entre elles seront analysées comme témoin du contrôle de l’industriel sur les images véhiculées et de l’effacement d’une partie de l’héritage industriel dans lequel il s’inscrit dépassant les limites du site de production.

 Mots clés : Industrie, textile, label, paysage, ancrage territorial.

 – 15h40 – 16h05 : Steven DAMERVAL

Doctorant en cotutelle : Géographie culturelle à l’École Doctorale de Géographie de Paris – Sorbonne Université et en Études Urbaines à l’Université du Québec à Montréal. Membre du laboratoire Médiations, sciences des lieux, sciences des liens à Paris,

Membre de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain à Montréal et du Centre de recherche Cultures – Arts et Sociétés (CELAT) à Montréal

 

« Les paysages industriels des parcs à thème : une fabrique thématisée en transition »

 

Résumé – Le parc à thème a souvent été un objet d’étude omis des travaux portant sur la transition des territoires industriels. Pourtant, l’industrialisation du parc à thème durant la seconde moitié du XXe siècle, par la conception et la production de formes urbaines thématisées, a contribué à transformer nos paysages jusqu’à créer ce que certains nomment des « îlots artificialisés » ; paysages construits qui par ailleurs diffèrent que l’on se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur du parc.

L’industrialisation du parc à thème – au service du récréatif – va mettre en évidence un nouveau concept existentiel, à savoir la thématisation de l’espace grâce à la mise en scène d’un environnement bâti qu’on peut in fine définir en tant que fabrique thématisée du parc à thème ; fabrique qui s’avère territorialisée et rend compte de la mutation des parcs d’attractions.

Condamnés par leur fonction de loisirs n’ayant pour pratiquants que leurs visiteurs, les parcs à thème ne vont cesser de se réinventer, postuler à une évolution de leur fabrique thématisée conduisant à la mise en péril de certaines protoformes urbaines thématisées issues d’un précédent exercice de thématisation.

 Mots clés : Industrialisation, parc à thème, thématisation, loisirs, friches urbaines.

 

 

 

 Axe 3 : la transition, l’adaptation voire la patrimonialisation des paysages industriels hérités

Présidence de séance : Edith FAGNONI

Professeure, Sorbonne Université, Membre du Laboratoire Médiations, Sciences des lieux – sciences des liens, Membre associé du laboratoire EIREST, Université Paris1 Panthéon-Sorbonne

 – 16h05 – 16h30 : Valeria GIUDICI

Doctorante en Géographie, , École Doctorale de Géographie de Paris – Sorbonne Université, Membre du Laboratoire Médiations – Sciences des lieux, sciences des liens

 « Le paysage industriel entre art et géographie. Deux expositions d’art contemporain au Pirelli HangarBicocca (Milan) »

 

Résumé –  À partir de la notion de paysage en tant qu’association organique de formes physiques et culturelles, cette intervention vise à comprendre les contacts entre géographie et art dans un contexte industriel. L’accent est mis sur le rôle de l’artiste dans la valorisation de l’espace industriel et la manière dont ce dernier est vu et perçu, notamment au sein du centre d’art contemporain Pirelli HangarBicocca à Milan. Il sera montré comment les artistes explorent la frontière entre apparition et disparition d’éléments structurels, créant un dialogue intense entre espace construit et espace immatériel dans le contexte spécifique du site industriel.

Le résultat est double : d’une part, le processus artistique poursuit une réflexion esthétique qui est aussi matérielle et localisée ; d’autre part, le paysage géographique est également esthétique, car il se communique de manière sensible en stimulant l’imagination et en produisant de multiples représentations.

 Mots clés : Approches sensibles, sites post-industriels, art contemporain, Pirelli HangarBicocca, industrie Pirelli.

 

 – 16h30 – 16h55 : Sonia LALOYAUX

Docteure en Géographie, Chercheuse associée – Laboratoire TVES (Territoires Villes Environnement & Société) – ULR 4477 – Université de Lille.

Professeur d’Histoire-Géographie – Collège Jules-Verne – Neuville-en-Ferrain – Académie de Lille

« Paysages industriels, patrimonialisation et nouveaux usages à Tourcoing »

 

Résumé – Le patrimoine fait lien avec l’histoire collective, celle des populations qui font le territoire. Il peut collaborer à la mise en valeur de villes qui ont connu les affres de la désindustrialisation, comme c’est le cas à Tourcoing, marquée par un patrimoine industriel riche et encore bien visible dans le paysage. Dans cette ancienne cité textile, la patrimonialisation accompagne une grande partie des démarches de reconversion.

Ce patrimoine tourquennois connaît une valorisation, diverse, qui peut passer par la revalorisation de certains éléments symboliques de cette histoire industrielle, par la mise en avant d’éléments, à travers la culture, en particulier. Street art, cinéma, expositions, conférences, fêtes… participent aujourd’hui au changement d’image de Tourcoing, à modifier les représentations et perceptions de cette ville.

 Mots clés : Patrimoine, patrimonialisation, paysage, perception, Tourcoing.

 

 – 16h55 – 17h20 : Camille MORTELETTE

Docteure en géographie, enseignante chercheuse contractuelle, Institut d’Urbanisme et de Géographie

Alpine, UMR PACTE. Chercheuse associée à l’UMR AAU – Cresson

« Maintenir la valeur universelle exceptionnelle d’un paysage culturel évolutif vivant. Enjeux dans le bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais »

Résumé  « Œuvres conjuguées de l’être humain et de la nature, les paysages culturels expriment une longue et intime relation des peuples avec leur environnement » (Unesco). Même qualifiés d’évolutifs, ils ont vocation à être préservés afin d’être toujours significatifs de cette relation habitant-environnement. Néanmoins, ce lien est régulièrement considéré comme menacé.

Dans le cas du bassin minier, ce sont notamment les formes urbaines récentes qui sont considérées comme fauteuses de troubles par les professionnels de l’aménagement. La présente communication s’intéresse aux visions normatives et aux outils de la Mission Bassin Minier, en charge du plan de gestion de l’inscription à l’Unesco, et les paradoxes à tenter de maintenir une valeur universelle et exceptionnelle d’un paysage culturel dit évolutif et vivant.

Mots clés : Patrimonialisation, paysage culturel, bassin minier, habiter, Unesco.

 

 – 17h20 – 17h45 : Léopold BARBIER

Doctorant en cotutelle internationale au LOTERR (Université de Lorraine) et à la Faculté d’Architecture et d’Urbanisme (Université de Mons), ATER à l’Université de Lorraine

« Le paysage industriel, parent pauvre de la patrimonialisation nancéienne ? »

 

Résumé – À Nancy, ville moyenne de l’Est de la France, le centre-ville, aux multiples classements et labels, est à la fois un emblème patrimonial, un marqueur identitaire fort, une ressource.

L’Est de la ville, support d’un ancien faubourg industriel, est aux antipodes de cette ultra-patrimonialisation.

Ce morceau de ville connaît, d’un point de vue paysager, un paradoxe : alors que tout est fait pour magnifier le lien entre ville et eau, le paysage industriel hérité y est banalisé voire marginalisé et est en grande partie détruit. Il n’est, au final, mobilisé dans le récit du renouveau urbain du quartier que depuis peu et de manière parcimonieuse.

Ainsi, dans quelle mesure ces espaces ont-ils été pris en compte dans les diverses mutations urbaines depuis 30 ans ? Au final, les transformations alternatives (street art par exemple) ne sont-elles pas celles qui proposent, malgré leur précarité, les valorisations les plus intéressantes pour que le paysage industriel parle plus que « par bribes » ?

 Mots clés : Paysages industriels, Nancy, patrimoine, renouveau urbain, valorisation alternative.

 

 

17h45 : Fin des travaux

Edith FAGNONI

Présidente de l’Association de Géographes Français (AGF)

 


PROGRAMME – Séance du 18 mars 2023




Présidence de séance : Edith FAGNONI
Professeure, Sorbonne Université, Présidente de l’Association de Géographes Français (AGF)


9h30 – Accueil
9h45 – Alexandre GRONDEAU
Maître de Conférences-HDR Aix-Marseille Université, Laboratoire TELEMMe, UMR 7303, Chargé de
mission Maison Méditerranéenne, des Science de l’Homme (MMSH)
Introduction : Altermétropolisation, les nouvelles productions de l’espace


10h00 – Maxime SCHIRRER
Maître de Conférences, CNAM Paris, LIRSA
Économie circulaire, mines urbaines et altermétropolisation : expérience française

10h30 – Gwenaelle DOURTHE et Alexandre GRONDEAU
Aix-Marseille Université-CNRS, laboratoire TELEMMe
Ubérisation et altermétropolisation : géographie comparée des villes de Lisbonne, Barcelone et Marseille

11h00 – François BOST et Ophélie PETIOT
Professeur à l’université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), porteur du projet ANR « Innovation, réindustrialisation des territoires et transformation du travail » (IRETRA) ; Doctorante en géographie dans le cadre du projet IRETRA
Réindustrialisation et Transition : les enjeux d’un débat altermétropolitain

11h30 – Amel BOUTERRAA
Université́ Paris Est Sup – LIRTES
Les jardins partagés parisiens : une illustration des « communs urbains »

12h00 – Sylvie DAVIET et Sascha PELLOUX
Professeure à l’Université́ d’Aix-Marseille
Aix-Marseille Université-CNRS, laboratoire TELEMMe
« Neutralité carbone en 2030, l’alter-métropolisation suffira-t-elle ? Réflexions à partir du cas de Marseille et de l’agglomération AMPM »

12h30 – Pause déjeuner

14h – Reprise des conférences
Présidence de séance : Frédéric LERICHE
Professeur, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

14h00 – Sophie BOUTILLIER et Aina NDRIANJARA-ANDRIAMANANTENA
Isi.Labrii – Université du Littoral Côte d’Opale
Industrialisation, désindustrialisation, réindustrialisation : la dynamique d’une ville moyenne industrielle. Le cas de Dunkerque (Hauts de France)

14h30 – Laurence LANGER, Sylvère ANGOT et Louis OLLAGNON
Carto-Débat – Mission développement local social ville de Lyon
Retour d’expérience sur l’animation du partenariat entre la ville de Lyon et des acteurs associatifs d’éducation populaire : Maisons des Jeunes et de la Culture, Centres sociaux, Maisons de l’enfance

15h00 – Léna APARIS-JUTARD
Aix-Marseille Université-CNRS, laboratoire TELEMMe
La place de la création dans l’espace public : laboratoire artistique de pratiques altermétropolitaines

15h30 – Élodie TEXIER
Université́ de Poitiers, laboratoire RURALITES
Le centre-ville des petites villes : un modèle urbain néolibéral inadapté et remis en question par les usagers ?

16h00 – Guy BURGEL
Université Paris 10 Nanterre, Laboratoire Géographie Urbaine
Crises urbaines et altermétropolisation

16h30 – Alexandre GRONDEAU
Éléments de conclusion et horizons altermétropolitains
17h00 – Fin des travaux